Aquatech, société de gestion de l’eau inc., filiale du Groupe HELIOS, et le Groupe NORDIKEAU, acteurs majeurs de la gestion des eaux desservant 800 municipalités québécoises, expriment leurs vives préoccupations face aux nouvelles dispositions du Programme des travailleurs étrangers temporaires (PTET) du gouvernement du Canada, lesquelles menacent d’aggraver la pénurie de main-d’œuvre qualifiée dans leur secteur.
Depuis 2018, différents acteurs du secteur de l’eau collaborent étroitement pour répondre aux défis croissants de pénurie de main-d’œuvre, particulièrement en matière de recrutement et de formation de personnel qualifié. L’exigence du Québec concernant la certification obligatoire des techniciens et opérateurs en eau, bien que justifiée pour garantir l’excellence des services publics, accentue les difficultés d’embauche dans un contexte où le nombre annuel de diplômés dans ce secteur est nettement insuffisant.
Malheureusement, la situation actuelle est alarmante. Seules quatre institutions d’enseignement proposent la formation spécialisée requise, de ce nombre, uniquement deux écoles accueillent les étudiants qui passent du secondaire à des études techniques ou professionnelles. Avec seulement 50 diplômés par an pour combler 350 départs à la retraite annuels, le déficit de main-d’œuvre s’aggrave inexorablement. Cette réalité a conduit Aquatech et Nordikeau à se tourner vers la France, où les diplômes sont reconnus grâce à l’arrangement de reconnaissance mutuelle (ARM) des qualifications professionnelles signé entre le Québec et la France, pour recruter des professionnels qualifiés et francophones.
La somme des nouvelles mesures en matière d’immigration compromet l’intégration de nombreux travailleurs étrangers temporaires qualifiés, essentiels à la gestion des services publics d’eau et d’assainissement du Québec, notamment :
- La réduction du quota à 10% pour tous les postes à bas salaire dans le cadre du PTET;
- Le retrait de l’exemption des demandes d’évaluation de l’impact sur le marché du travail (EIMT) en traitement simplifié dans le calcul de ce quota;
- La réduction de la durée de validité maximale des permis de travail pour les postes à bas salaires passant de deux (2) à un (1) an;
- L’augmentation de 20 % du salaire considéré menant au seuil horaire de 32,96 $ pour déterminer le volet (haut ou bas salaire) d’une demande d’EIMT.
Pourtant l’admissibilité des professions des métiers de l’eau au traitement simplifié des demandes d’EIMT témoigne de la reconnaissance de la sérieuse pénurie de main-d’œuvre par le ministère de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration (MIFI) et par Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada (IRCC).
« Les nouvelles mesures en matière d’immigration compromettent l’intégration de nombreux travailleurs étrangers qualifiés, dans le secteur de la gestion des services publics d’eau et d’assainissement du Québec. Ce secteur d’activité est en lien direct avec la santé publique et la protection de l’environnement. Nous demandons au gouvernement fédéral d’exclure les métiers de l’eau de ces nouvelles règles, tout comme c’est le cas pour les secteurs de la santé et de la construction » souligne Jean-François Bergeron, président de NORDIKEAU.
Aquatech, société de gestion de l’eau inc., filiale du Groupe HELIOS, et le Groupe NORDIKEAU sollicitent aussi, une fois de plus, des actions concrètes de la part du gouvernement du Québec pour renforcer la mise en place de stratégies de promotion des métiers de l’eau, un domaine essentiel.
« Par ailleurs, l’occasion est tout indiquée pour réitérer nos demandes au gouvernement du Québec pour arriver à la mise en place de programmes d’études actualisés répondant aux besoins du secteur de l’eau. L’élargissement et la valorisation des métiers de l’eau sont essentiels pour régler la pénurie de main-d’œuvre » indique Simon Beauchamp, président-directeur général du Groupe Hélios.
Ensemble, l’industrie continuera de travailler à la préservation des ressources en eau du Québec, dans l’intérêt de la santé publique et de l’environnement.