Lors de la toute première assemblée ordinaire du conseil municipal nouvellement formé, le comité exécutif a présenté pas moins de 106 recommandations pour adoption, dont près d’une vingtaine qui concerne des nominations partisanes sur des comités, commissions et conseils d’administration affiliés à la ville de Laval.
Un record pour le nombre de points à traiter dans l’ordre du jour qui dépasse l’entendement selon le représentant de l’Opposition officielle et conseiller de Fabreville, réélu pour un second mandat, M. Claude Larochelle : « Comment un élu peut-il réussir à s’approprier autant de dossiers en l’espace de 72 heures ? Cela représente quelques milliers de pages à lire, de plans à étudier, cela ne fait tout simplement aucun sens ! La fonction d’élu, nous la prenons au sérieux, ma collègue, Louise Lortie, et moi. J’ai l’impression que M. Boyer nous empêche de bien faire notre travail en agissant de cette façon », critique l’élu de l’Opposition.
Un fonctionnement qui ne tient pas la route
« C’est tout le fonctionnement interne qui est à revoir. En nous limitant au strict minimum des 12 séances ordinaires du conseil municipal par année prévues par la loi pour toutes les villes et villages du Québec, nous nous retrouvons avec des ordres du jour trop volumineux, beaucoup trop de dossiers à traiter en peu de temps, ce qui rend difficile la préparation. Notre mode de fonctionnement doit enfin être celui d’une grande ville! », poursuit le conseiller municipal de Fabreville.
L’élue du district Marc-Aurèle-Fortin renchérit : « L’après-midi du conseil municipal débute vers 14 h avec des présentations sur des sujets qui seront, ou non, traités le soir même. S’en suit une période de questions entre les élus et les directeurs de service sur les points à l’ordre du jour. Une rencontre qui se termine généralement après 17 h 30 alors que les questions des citoyens commencent à arriver. Cette formule est franchement à revoir », témoigne Mme Lortie. « Nous avons d’ailleurs profité de l’adoption du calendrier des séances ordinaires du conseil municipal pour réclamer qu’un comité plénier se penche sur cette question rapidement, une demande à laquelle a acquiescé le maire Boyer », de souligner la conseillère.
La partisanerie toujours présente
Au cours de cette même séance, les conseillères et conseillers ont procédé à plusieurs nominations, dont la plupart à saveur partisane. Sur les 53 nominations, seulement 7 ont été faites en faveur d’une ou d’un élu de l’Opposition, soit une représentativité qui est loin d’être le reflet du portrait du conseil municipal.
« M. Boyer n’a pas cru bon saisir cette opportunité pour poser un geste fort et démontrer qu’il compte faire les choses autrement comme l’ont fait la mairesse de Longueuil et la maire de Québec, notamment. Non seulement il s’agit d’un désaveu envers les Oppositions, mais également un grave manque de respect à l’égard des électrices et électeurs lavallois qui, rappelons-le, sont près de 60% à avoir voté pour un parti qui n’est pas celui du maire », dénonce vivement la conseillère de Marc-Aurèle-Fortin, Mme Louise Lortie.
« Comme une personne sur trois qui siège au conseil municipal représente l’Opposition, je me serais attendu qu’une proportion similaire soit utilisée pour les nominations. Je constate malheureusement que M. Boyer choisit l’option de la facilité, soit de nommer sa garde rapprochée sur les comités payants », conclut Claude Larochelle.