En réponse à la tempête Debby survenue en août 2024, la Ville de Laval publie son bilan, qui comprend un rapport stratégique sur la réponse municipale et un rapport technique sur la performance des infrastructures.
À la lumière des constats et recommandations issus de cette analyse, la Ville s’engage à intensifier un chantier déjà bien entamé pour mieux se préparer aux enjeux climatiques croissants. Elle prévoit déjà d’investir près de 350 M$ dans ses réseaux d’eau d’ici la fin 2027, incluant les 100 M$ additionnels inscrits au plus récent PTI pour renforcer la résilience de ses infrastructures.
« La tempête Debby a été un événement très difficile pour de nombreux Lavallois et Lavalloises. Ce bilan démontre notre volonté d’apprendre, de nous adapter et surtout d’agir. Nous devons assurer à nos citoyens et citoyennes un niveau de préparation et de réponse à la hauteur des nouveaux défis climatiques. Face aux phénomènes météorologiques extrêmes de plus en plus fréquents, nous investissons massivement dans l’adaptation de nos infrastructures et l’amélioration de nos processus de gestion de crise. L’objectif sera toujours d’être les plus prêts et les mieux préparés possibles, afin d’assurer la sécurité de notre communauté. »
— Stéphane Boyer, maire de Laval
Proactivité en matière de sécurité civile
Le rapport stratégique sur la gestion de la crise, dirigé par le Bureau de la résilience municipale, dresse un bilan précis des interventions lors de la tempête Debby et fait état d’une réponse proactive à cet événement météorologique historique. Au total, 25 000 heures de travail ont été nécessaires pour déployer rapidement des mesures d’urgence et de soutien à la population. Le coût est estimé à 4 M$, excluant le lancement d’une opération de nettoyage d’envergure ayant impliqué des équipes municipales et des fournisseurs privés.
Le rapport formule également des recommandations pour améliorer la gestion des risques. Il met en lumière quelques vulnérabilités, notamment une difficulté à estimer rapidement le nombre de sinistrés et des enjeux dans la collecte et l’analyse des données en temps réel. Ces constats ont conduit à des recommandations ciblées pour renforcer l’agilité de la réponse municipale et mieux accompagner la population. La Ville s’engage à implanter des mécanismes supplémentaires pour corriger les vulnérabilités identifiées, renforcer la gouvernance en sécurité civile, accroître la capacité d’adaptation du territoire et assurer un suivi rigoureux des actions.
Poursuite des améliorations aux infrastructures
Le rapport technique du Service de l’ingénierie se penche quant à lui sur les effets de la tempête Debby sur les infrastructures municipales. Il analyse notamment la pluviométrie enregistrée sur le territoire le 9 août 2024, la capacité des réseaux d’égout à gérer un tel volume d’eau, le drainage sur les propriétés privées ainsi que la conception et les impacts de la tempête sur les réseaux d’égout. Ce rapport a permis de dégager plusieurs constats à la suite de précipitations exceptionnelles ayant surpassé les normes de conception applicables aux ouvrages municipaux. Notamment, on souligne que la capacité hydraulique des stations de pompage a été excédée par l’apport en eau généré par la tempête Debby. Des trop-pleins gravitaires à certaines stations de pompage ont toutefois permis d’évacuer les eaux malgré la panne de courant ou encore l’atteinte des capacités des pompes de captage. Également, le rapport mentionne que la majorité des bâtiments impactés par la tempête Debby se retrouvent dans des réseaux construits entre 1960 et 1982, soit de type pseudo-séparatif ou unitaire.
Pour relever ces défis, Laval investira 350 M$ d’ici 2027 pour renforcer ses infrastructures d’eau. Ces investissements significatifs permettront notamment d’améliorer et d’adapter toutes les composantes des infrastructures liées à la gestion des eaux. La Ville intensifiera donc ses efforts et augmentera les investissements dans les programmes et les projets afférents. Parmi les actions prévues figurent l’ajout de génératrices aux stations de pompage, l’amélioration de l’entretien des réseaux pluviaux, surtout dans les zones vulnérables, ainsi que la mise en place d’infrastructures innovantes comme des rues éponges, des jardins de pluie et un bassin souterrain. Un plan intégré de gestion des eaux pluviales est également en cours afin d’optimiser l’ensemble du cycle de l’eau.
Bâtir une culture de la résilience
Ces deux rapports mettent en lumière le rôle crucial que joue la Ville dans la planification urbaine durable, la mise en place d’infrastructures résilientes, la gestion des risques et la mise à disposition de ressources accessibles à toute la population. Soulignons que l’engagement et la mobilisation des citoyens et citoyennes s’avèrent tout aussi importants dans l’atteinte d’une plus grande résilience municipale. Selon la Ville, cette complémentarité permettra de faire émerger une véritable culture de la résilience, durable et solidaire.