La Fédération des OSBL d’habitation de Laval, Laurentides et Lanaudière (FOH3L) en partenariat avec le Réseau québécois des OSBL d’habitation (RQOH) réclament une action immédiate de la part du gouvernement du Québec afin qu’il débloque le financement pour répondre aux besoins de la population de nos régions en matière de logement.
« Ça ne fonctionne plus. C’est simple, on a trop attendu. Ça fait des années qu’on prédit ce qui se produit en ce moment et que nous ne sommes pas entendus. Maintenant, il faut mettre les égos de côté, cesser de blâmer le milieu et agir pour loger les Québécois les plus vulnérables », a affirmé Jessie Poulette, directrice générale de la fédération.
Depuis de trop nombreuses années, des milliers de logements sociaux et communautaires sont prêts à être construits, mais les projets demeurent coincés dans l’appareil gouvernemental, faute de financement adéquat. De plus, on fait face à une crise dans le secteur des résidences pour aînés communautaires, qui sont au nombre de 200 au Québec et qui se retrouvent actuellement dans un contexte périlleux, faute de soutien de l’État, spécialement dans de petites municipalités en région. L’exemple de beaucoup d’aînés des Laurentides tentant de vivre avec un revenu fixe et peinant à braver l’inflation et le tourisme de villégiature est assez probant et ajoute inévitablement à la problématique.
Pour les seules régions de Laval, Laurentides et Lanaudière, ce sont plus de 700 unités de logements qui sont en attente de financement. Au Québec, des 6500 logements « en planification », certains le sont depuis 7 ans.
Cette inaction a non seulement occasionné de l’attente, mais également des hausses de coûts importantes liées à l’inflation et à la hausse des taux. Dans l’allocation des sommes nécessaires pour réaliser et compléter dans les meilleurs délais la totalité des unités déjà annoncées mais pas encore livrées dans le programme AccèsLogis, le gouvernement doit tenir compte de la hausse des coûts de construction et des taux hypothécaires.
« Depuis des années on annonce des unités mais on ne les livre pas. C’est de la poudre aux yeux et ça a assez duré », a poursuivi Mme Poulette.
Le RQOH et ses fédérations régionales pressent le ministre Eric Girard de prévoir dans le budget la réalisation d’au moins 5 000 nouveaux logements sociaux et communautaires, de propriété collective et sans but lucratif, pour chacune des 10 prochaines années, afin de loger les ménages à faible ou modeste revenu, en fonction de leur capacité de payer. « La récente annonce de la ministre Duranceau, qui vient d’annoncer la fin du programme AccèsLogis, va dans la mauvaise direction ; il faut au contraire revenir à des objectifs beaucoup plus ambitieux pour développer des logements sociaux et réellement abordables », d’ajouter Mme Poulette.
La crise du logement permanente que vit le Québec depuis plusieurs années prouve bien que le marché locatif conventionnel n’est pas la solution. « La création de logements à but non lucratif est la seule façon de faire fléchir les prix et de maintenir l’abordabilité des logements à long terme. Il y a unanimité des acteurs sociaux et économiques pour revendiquer la construction de logements sociaux et communautaires. Le marché locatif conventionnel n’est pas la solution, contrairement à ce que semble penser la nouvelle ministre Duranceau », a conclu Mme Poulette.
L’ensemble des recommandations pré-budgétaires du RQOH se trouvent dans le mémoire déposé mi- février auprès du ministre des Finances, M. Eric Girard.