Agressivité : comment la gérer ? Volet 4/4 Les dépendances

Courtoisie

Après avoir traité la fatigue, le besoin de reconnaissance, les peurs et les hormones, voici le dernier volet : les dépendances qui poussent dans l’agressivité.

Alcool, drogue, jeu, sexe, travail, sport, tabac, nourriture et bien d’autres encore en plus de la dépendance à un autre être humain (conjoint, enfants, parents, amis, etc.) sont autant de raisons de devenir agressif. Mais d’où viennent les dépendances et comment s’en sortir ?

Quand vous êtes en manque, quelle que soit la dépendance développée, vous devenez agressif. En fait, ce dont vous dépendez vous procure du bien-être (parfois très momentané) et du réconfort. L’être humain, en déséquilibre, est un animal de réconfort ou de récompense. Je me souviens très bien que lorsque j’avais une compulsion à l’alcool, je buvais, au début, pour me réconforter parce que tout allait mal, et quand j’ai commencé à reconstruire ma vie, pierre par pierre, je buvais à chaque victoire, pour me récompenser. Résultat : j’avais toujours un prétexte pour boire ! Et si vous retirez à une personne ce qui la réconforte ou la récompense, elle tombe dans l’agressivité. D’autant que, souvenez-vous, l’impatience est un comportement d’enfant et si vous n’avez pas immédiatement ce qui vous fait du bien, l’agressivité est la seule réponse que vous pourrez fournir à la personne qui essaie de vous priver de ce dont vous avez tant besoin. Et que cherchez-vous à remplir avec ces dépendances ? Le vide qui s’est installé depuis l’enfance, que vous ressentez à l’intérieur de vous et qui grandit en même temps que votre corps. La carence affective vous a déséquilibré à ce point que vous avez eu besoin de trouver une ou plusieurs béquilles et vous cherchez à remplir le vide par une autre personne ou/et par une substance quelconque qui vous procure une sensation de bien-être momentané.

Avouez que c’est cher payer qu’avoir un mal de tête et la nausée le lendemain, quand les effets agréables de l’alcool se sont estompés et sont remplacés par un mal de mer épouvantable. Que fait-on pour régler ça ? On boit ! Et c’est reparti pour un tour, d’autant que les effets de l’alcool vous mettent le moral par terre, donc le lendemain, vous buvez encore plus pour effacer les effets négatifs et le cercle vicieux s’installe. La fatigue aussi et le moral dans les chaussettes, vous devenez agressif et vous vous en voulez d’être dépendant, mais vous êtes incapable de vous arrêter. Il en va de même pour chaque élément dont vous êtes dépendant. Bien sûr, si vous mangez trop, vous êtes un « gentil gros », si vous travaillez trop (workaholic), on vous trouvera très travaillant, mais si vous buvez ou si vous vous droguez, vous serez rejeté par la société : c’est socialement incorrect. Et pourtant, que vous trompiez votre conjoint, que vous buviez ou travailliez trop, cela relève du même principe : le manque de confiance et d’estime (l’enfant intérieur) qui cherche à se réconforter ou se récompenser pour compenser le déséquilibre.

Encore une fois, la seule façon de lutter contre les dépendances, même contre celle que vous développez au jugement et à la critique, au fait de vouloir plaire à tout le monde et de vous rendre esclave, c’est développer votre confiance et votre estime afin de ne plus avoir besoin de béquilles et être libre de toutes compulsions, de toutes mauvaises programmations et du jugement des autres. De toute façon, vous connaissez ma philosophie de vie, quant au jugement et à la critique : quoi que vous fassiez, vous serez critiqué, donc, faites ce qui vous plaît !

Toutes les dépendances sont des symptômes du déséquilibre et dès que vous êtes déstabilisé, vous avez immanquablement besoin d’un soutien qui peut être toxique. Mais la souffrance appelle la dépendance et au lieu de vous adonner à l’alcool, de vous droguer et de tomber dans n’importe quoi, que diriez-vous de régler ça ? La dépendance affective, qui peut vous jeter dans la dépendance émotive (être émotivement dépendant d’un autre être humain) est un fléau qui touche 98 % de la population, sur une échelle de 1 à + de 10 et si vous êtes à 5 et plus, vous pouvez vous attendre à dépendre de quelque chose qui vous nuit. D’ailleurs, si vous prenez le problème à l’inverse, observez donc si vous dépendez de quelque chose du style « je ne pourrais pas m’en passer » (le sexe ?)… Tout dépend de ce que c’est : personnellement, je suis « accro » au bonheur, mais c’est une bonne dépendance. Mais vous, de quoi donc êtes-vous dépendant et qui serait le symptôme d’un manque de confiance et d’estime et de ce vide que vous ressentez à l’intérieur, tristesse que vous traînez depuis l’enfance et qui vous suit partout ? Le seul élément qui peut remplir ce vide, c’est vous !

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Pascale Piquet, la spécialiste de la dépendance affective et du bonheur !