David Bujold, leader d’une bien-aimée créature stoner dénommée Fuudge, tourne à 180˚ et fait incursion dans la chanson folk avec des pièces qui ne trouvaient pas leurs places sur les microsillons du bruyant groupe. Ainsi émerge Le sol ou le ciel, fruit d’un séjour au chalet de sa mère avec quelques micros, un drum, des guitares. Enregistré en quelques jours, cet album fragile et intime prépare sa venue prochaine, aux antipodes de ce que Bujold nous sert habituellement.
Avec des influences qui vont de Nick Drake à Sufjan Stevens, en passant par le Beck de Sea Change et la période lo-fi de Elliott Smith, ce premier long jeu qu’il nous tend est un alliage entre la chanson, le folk-rock et la musique de chambre. Sublimé par des chœurs et des arrangements de cordes, Le sol et le ciel est une sorte de bande sonore pour les jours de douce mélancolie.
J’espère que tu penses pas
Qu’on te doit toute
Que tu dois rien
Va-t-en, pis e’rviens pas
Va falloir mettre une corde
Assez forte
Au cou de nos amours mortes
Se révélant aujourd’hui, la chanson Au cou de nos amours mortes fait office de dernier avant-goût avant la sortie. Trempée de mystère, porteuse d’un texte ancré dans la simplicité et doublée d’une harmonie subtile, il s’agit du troisième extrait de l’album qui comptera 11 titres en tout : « Quand il a entendu l’entrée des cordes dans c’te toune-là, Ben Bouch a dit qu’ça lui faisait penser à du Electric Light Orchestra. Bien que j’pensais aucunement à cette référence, j’ai trouvé qu’il avait raison (rire). J’la traine depuis vraiment longtemps; ça a failli être une toune de Fuudge (!) ».
La chanson est accompagnée d’un vidéoclip, filmé en Super 8 par Victor et Rémi Bujold sur les lieux où l’album a été enregistré. Hybride entre le stop-motion et le film, le résultat est curieusement nostalgique, énigmatique et onirique.
Fidèle à son habitude, l’artiste multi talentueux porte plusieurs chapeaux : il signe les textes et la musique, assure la réalisation, les arrangements, la prise de son et le mixage, chante, joue les guitares, la basse et la batterie. Pour ce qui reste, il s’entoure sur Le sol et le ciel de Pierre Alexandre (co-arrangements de cordes), Julie Triquet (violon), Sofia Gentile (alto), Flavie Léger-Roy (chœurs), Alex Guimond (chœurs) et Francis Ledoux(matriçage).
Au cou de nos amours mortes : nouvelle chanson offerte maintenant.
Le sol ou le ciel : premier album à paraître le 27 septembre 2024.