À la suite d’une série de publications, en début d’année, portant sur le phénomène des campements de sans-abris au Québec, nous apprenions que Laval n’avait ni portrait de la situation des campements sur son territoire ni plan en la matière. Mettant en lumière la gestion à l’aveugle de la ville face au phénomène de l’itinérance et l’impact croissant de la crise du logement sur celui-ci, le chef par intérim de Parti Laval, Claude Larochelle, a déposé un avis de proposition s’y rapportant lors de la première séance du conseil municipal de 2024. Le chef de l’opposition y réclame une consultation auprès des organismes œuvrant en itinérance afin de faire un état de la situation à Laval et développer un plan d’action pour aider la population sans domicile fixe.
Laval doit agir autrement que par interdiction règlementaire
En décembre 2023, le projet de règlement L-12992 avait été reporté après que des questions posées par Parti Laval aient soulevé des doutes sur les effets du règlement. Celui-ci codifiait de nouvelles infractions comme la mendicité, la sollicitation, ainsi que les campements qui, selon Louise Lortie, conseillère municipale de Marc-Aurèle-Fortin, « visaient spécifiquement la population itinérante. »
« La hausse du coût de la vie, le manque de ressources communautaires et la crise du logement frappent durement les personnes les plus vulnérables de notre ville. Ça peut entraîner des répercussions sur le phénomène de l’itinérance et des campements, même si ce n’est pas toujours visible. Notre rôle, c’est d’aider ces personnes marginalisées qui se retrouvent parfois à la rue du jour au lendemain. Malheureusement, il semble qu’on préfère agir unilatéralement à Laval. Ni les organismes ni les spécialistes en la matière ne sont consultés, et toutes les responsabilités sont confiées au service de police, sans plan ni état des lieux. C’est inquiétant. Tout interdire par règlement n’aidera personne. En matière d’itinérance, il faut agir autrement », souligne Claude Larochelle.
Pour un plan concerté
Alors que l’on assiste à un étalement des campements de sans-abris à l’extérieur de Montréal, Laval peine à établir un portrait de la situation et un plan. « Déjà, plusieurs villes comme Sherbrooke, Québec et même Montréal se sont dotées de plan ou de stratégie en matière d’itinérance. L’itinérance est une responsabilité collective qui nécessite consultation et concertation. Nous devons agir avant qu’il ne soit trop tard », affirme le chef par intérim de Parti Laval à l’origine de la proposition qui sera débattue lors de la séance du mois de février.
« On doit travailler ensemble afin de trouver des réponses efficaces, mais surtout humaines et ancrées dans la réalité d’aujourd’hui pour répondre au phénomène de l’itinérance et des campements de sans-abris qui font couler beaucoup d’encre ces derniers temps » d’ajouter la conseillère de Marc-Aurèle-Fortin Louise Lortie.