La Ville de Laval atteindra ses cibles environnementales sans usine de biométhanisation

Courtoisie Sophie Poliquin

La Ville de Laval prend la décision de mettre fin au projet d’usine de biométhanisation. Elle poursuivra ses efforts pour atteindre sa cible de réduction de gaz à effet de serre (GES) et ses objectifs de gestion des matières résiduelles (GMR) en s’appuyant sur un ensemble de mesures et d’actions en complémentarité avec les modes de valorisation déjà en place.

Le projet, initialement prévu à 200 M$, était en date d’aujourd’hui évalué à plus de 400 M$, d’autant plus qu’il comportait des risques financiers et techniques liés aux procédés du traitement des matières. L’approche de Laval a donc évolué en fonction des nouvelles avancées et des expériences connues dans le domaine. Les connaissances acquises ces dernières années ont en effet permis à la Ville de réévaluer ses options environnementales, dont le projet d’une usine de biométhanisation. Elle fait donc le choix éclairé de se tourner vers des solutions qui pourront s’avérer mieux adaptées pour ses besoins.

« L’environnement est l’enjeu du XXIe siècle et chaque dollar doit être investi intelligemment dans la lutte aux GES. Dans le contexte actuel, la construction d’une usine de biométhanisation ne présente pas un rapport coût-bénéfice favorable. Une telle installation imposerait des coûts d’investissement et d’exploitation trop élevés, sans garantie sur les bénéfices, ce qui entraînerait des impacts négatifs pour l’organisation et un fardeau pour les contribuables lavallois », a déclaré Stéphane Boyer, maire de Laval.

Une décision réfléchie

La Ville a tiré des leçons de l’expérience acquise par d’autres organisations au Québec ces dernières années, lesquelles pointent vers des risques. Les bénéfices attendus de la biométhanisation, soit la double valorisation des matières organiques, ne peuvent être garantis dans la majorité des projets.

La décision de clore ce projet repose entre autres sur le fait que les facteurs requis pour assurer sa faisabilité et l’atteinte des résultats ne sont plus réunis, en plus des conditions de surinflation, de surchauffe du marché de la construction et des risques élevés de dépassement de coûts de projet.

De plus, les technologies de compostage se sont grandement améliorées et le taux de valorisation actuel des matières organiques triées à la source, avec le compostage, est enviable. La capacité de traitement des matières organiques est grandissante et suffisante à long terme pour atteindre les objectifs. Ajoutons à cela que la Ville affiche déjà une bonne performance pour sa gestion de matières organiques triées à la source et observe une augmentation constante du pourcentage de valorisation (65 % en 2022) pour les bacs bruns (la cible était de 60 % pour 2025, selon la Stratégie lavalloise de gestion des matières résiduelles).

Dans le contexte actuel, la construction d’une usine de biométhanisation ne s’avère ni viable ni incontournable.

Rappelons que la biométhanisation des boues et des résidus alimentaires issus des citoyens et des institutions, commerces et industries (ICI), avaient été identifiés comme étant les procédés les plus aptes à atteindre à la fois les exigences gouvernementales et les objectifs de la Ville de Laval. Cette option s’est toutefois avérée, au fil des années, de moins en moins viable.