Le Bloc Québécois demande à Ottawa de renoncer à Chalk River

Patrick Bonin, député de Repentigny et porte-parole du Bloc Québécois en matière d’Environnement et de Changements climatiques, lors de son passage à Ottawa

Le député de Repentigny et porte-parole du Bloc Québécois en matière d’Environnement et de Changements climatiques, Patrick Bonin, était à Ottawa les 7 et 8 octobre pour réaffirmer le soutien du Bloc à la Nation de Kebaowek, dont la cause contre le projet de dépotoir nucléaire de Chalk River était entendue aujourd’hui devant la Cour d’appel fédérale. À la fois lors du point de presse tenu à la Chambre des communes et lors du rassemblement citoyen et allié réunissant Chefs des Premières Nations, élus municipaux, organisations environnementales et citoyens, il a dénoncé un projet dangereux, mal situé et dépourvu de légitimité sociale, appelant Ottawa à y renoncer définitivement.

« Ce projet n’a aucune légitimité sociale. Il est rejeté par plus de 140 municipalités, par les Premières Nations et par la société civile. Situé à moins d’un kilomètre de la rivière des Outaouais, il met en péril la santé de la rivière des Outaouais et du fleuve Saint-Laurent et menace l’eau potable de deux millions de citoyens », déplore Patrick Bonin.

Un site à haut risque dans une zone sismique

Le porte-parole en matière d’Environnement insiste sur le fait que le site ne pouvait pas être plus mal choisi : « Chalk River se trouve dans la zone de sismicité de l’Ouest du Québec reconnue par Ressources naturelles Canada. Le dépotoir de Chalk River serait gigantesque, il ferait sept étages de haut et serait d’une surface équivalente à 70 patinoires de manière à accueillir un million de mètres cubes de déchets nucléaires radioactifs qui constituent un risque majeur pour l’environnement et la sécurité publique. »

De plus, la rivière des Outaouais qui est située à proximité immédiate du site est un affluent direct du fleuve Saint-Laurent, qui fournit de l’eau potable à des millions de personnes selon la Commission mixte internationale.

Un manque de transparence inacceptable

Des experts indépendants et des témoins ont aussi soulevé le flou entourant la nature des substances destinées à être enfouies à Chalk River. « En 2020, la Commission canadienne de sûreté nucléaire (CCSN) a modifié ses classifications de déchets radioactifs. Des déchets auparavant considérés de moyenne activité ont été reclassés comme “faible activité”, donnant l’impression d’une réduction des risques. Cette requalification purement administrative camoufle la réalité des dangers », rappelle M. Bonin.

Ce matin, la Nation de Kebaowek était présente devant la Cour d’appel fédérale suite au jugement de février dernier par la Cour fédérale qui a reconnu que la CCSN – qui réglemente les matières nucléaires au Canada – n’avait pas consulté adéquatement la nation Kebaowek avant de choisir Chalk River comme emplacement pour son futur site d’enfouissement. La juge avait ordonné à la CCSN et aux Laboratoires nucléaires canadiens (LNC) de reprendre les consultations auprès des Kebaowek.

l« La décision de la CCSN d’avoir autorisé le projet sans consultation adéquate est une grave en violation du devoir de consultation constitutionnel et des principes de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones (UNDRIP), incluant le consentement libre, préalable et éclairé. Quand un projet nucléaire est dénoncé par les Premières Nations, les villes, les scientifiques et la population, la seule réponse responsable, c’est de l’abandonner », de conclure Patrick Bonin.