Michel Rivard revient aujourd’hui avec Après on va où?, un magnifique dixième album solo sur lequel les questionnements qui viennent avec l’âge prennent le caractère d’un bilan. 

Il célébrait ses 50 ans de carrière avec le spectacle et l’album live rétrospectifs Le tour du bloc(2023), témoignant du temps qui passe et de ce qu’on en retient – thèmes qui font partie intégrante d’Après on va où? Précédant ce dernier, sa plus récente collection de matériel original remontait à 2019, commise sous forme de théâtre musical. L’Origine de mes espèces se présentait comme sa genèse personnelle et est peut-être aussi celle (du moins, pour la forme) de ce nouveau disque. On retrouve d’inévitables liens entre ces deux créations antérieures et la nouvelle, mais aussi des ruptures. Pour L’origine de mes espèces, l’infatigable créateur qu’il est avait une quête, sur Après on va où?, au contraire, les chansons résonnent comme un état des lieux. 

Après on va où? n’est pas un album triste. C’en est plutôt un où l’artiste (ou est-ce l’homme?), toujours curieux, assume le questionnement et creuse poétiquement des sujets complexes et pluriels plutôt que de rester dans son siège à se morfondre.  C’est un album d’humilité face à ce qu’on ne sait pas, ce qu’on ne peut pas savoir. Il a cru au Bon Dieu étant jeune mais en retient aujourd’hui les dérapages des religions organisées. Il apprécie désormais les gens qui affirment qu’à la mort on s’éteint, bien qu’il reconnaisse que les croyances peuvent agir comme des baumes sur l’opaque et l’inévitable. Ce disque, c’est comme un jalon de la période d’une vie où, tout dépendant de la personne, on voit venir ce moment où soit il n’y aura plus rien, soit il y aura quelque chose. C’en est un qui invite à s’ouvrir aux débats, voire à accepter une forme de spiritualité : entre les illusions qu’on se crée et les semblances, la quête de soi et celle de l’autre, les combats quotidiens et l’hyperconnectivité détachée de notre époque, les cycles et la course contre le temps, le mal du monde qui s’oppose à sa suite, le retour aux valeurs belles et essentielles, l’inspirante et mystérieuse beauté de la nature et, surtout, le courage d’aimer. 

Il y assume le fait de s’en aller tranquillement vers la fin de sa vie, sans miser sur la tristesse pour autant, préférant plutôt le questionnement (qui, inéluctablement, ne fait que déboucher sur davantage d’incertitudes). Au terme de l’écoute, on ne trouve par conséquent pas de réponse mais peut-être que ces chansons pourront, humblement, devenir un outil pour passer au travers. Comme quoi, la seule conviction qu’on devrait avoir, c’est celle de vivre le temps qu’on a à vivre, avec l’amour comme bagage principal. 

On retrouve sur Après on va où? un folk délicat, émouvant de douceur et de bienveillance (« Magnolia magnolia », l’éponyme) et qui peut parfois doucement gagner en intensité (« Les falaises rouges »), bonifié d’intermèdes de musique de chambre et parsemé de moments plus cordiaux (ce qu’il appelle affablement ses « chansons de loser » : « Oublier Johanne », « Désirée »). Ce n’est pas un album « de band ». La plupart des voix et guitares ont d’abord été enregistrées par Michel à la maison, qui emmenait ensuite les maquettes à son réalisateur François Richard. Ensuite, ensemble, ils cherchaient comment les transposer et arranger en chansons. Certaines se sont retrouvées garnies de chœurs, de vents, de percussions, de cordes et même d’ondes Martenot (gracieuseté de Marie Bernard, qui était derrière l’orchestration et les arrangements d’Un trou dans les nuages). Sur d’autres, on n’ajoutait qu’un peu de clavier. Chaque pièce appelait son arrangement dans une « rigoureuse liberté », ce qui influençait son carrousel de musicien·nes : des membres du Flybin Band, les choristes de la dernière tournée, des camarades et même l’enfant d’un couple d’ami·es. Tout ça s’est élaboré organiquement, en dressant une liste des personnes qu’ils souhaitaient inviter tout en s’en remettant aussi au hasard des rencontres et des retrouvailles. 

Et ces belles chansons sont bien enveloppées dans un généreux livret de 24 pages, presque toutes ornées de photos prises par l’auteur-compositeur, témoignant de sa passion toujours grandissante pour l’image. S’en dégage une atmosphère qui peut être jumelée à l’album, projetant des corrélations subtiles avec les pièces, tout étant issu de la même période de création. C’est la première fois que ses photos sont imprimées, et c’est pour lui une fierté de dire qu’il a illustré complètement une pochette d’album. 

on cherche tous un sens unique

un feu qui vire au vert

un oasis où respirer

à l’ombre dans le désert

Michel Rivard, « À l’ombre dans le désert »

Faisant suite à « Magnolia magnolia » et « Les falaises rouges », c’est la touchante « À l’ombre dans le désert » qui est aujourd’hui mise de l’avant pour promouvoir ce magnifique album : le récit de deux personnes qui vont peut-être se rencontrer ou d’un amour qui n’aura pas lieu, peut-être à cause d’un message perdu, peut-être à cause du bruit qui nous entoure et à travers lequel on cherche du réconfort. 

CRÉDITS – « À l’ombre dans le désert » | Voix et guitare acoustique : Michel Rivard | Piano : François Richard | Percussions : Paul Picard | Basse : Mario Légaré | Guitare électrique : Rick Haworth | Flûte : Jocelyne Roy | Flûte alto : Marilène Provencher-Leduc | Clarinette : Laurence Neil-Poirier | Hautbois et cor anglais : Mélanie Harel | Clarinette basse : Guillaume Bourque | Cor : Maude Lussier, Jocelyn Veilleux | Trombone : Renaud Gratton | Chœurs : Lana Carbonneau, Audrey-Michèle Simard, Claude Vallières, Michel Faubert

CRÉDITS – ALBUM APRÈS ON VA OÙ ? | Paroles et musique : Michel Rivard | Réalisation et arrangements : François Richard | Copiste : Eric Melanson | Contracteure des cordes : Sheila Hannigan

L’album a été enregistré aux Studio Sauvage, Studio Le Hublot, Studio Piccolo, Studio Treatment Room

Ingénieur de son et mixage : Ghyslain-Luc Lavigne | Prise de son additionnelle : François Richard, Charles-Émile Beaudin, Michel Rivard | Matriçage : Marc Thériault – Le Lab Mastering

Musicien·nes et chœurs : François Richard, Yu Bin Kim, Amélie Benoit-Bastien, Vanessa Marcoux, Chantal Bergeron, François Pilon, Uliana Drugova, Mélanie Vaugeois, Mario Légaré, Rick Haworth, Ligia Paquin, Madeline Messier, Carla Antoun, Sheila Hannigan, Paul Picard, Jocelyne Roy, Marilène Provencher-Leduc, Laurence Neil-Poirier, Mélanie Harel, Guillaume Bourque, Maude Lussier, Jocelyn Veilleux, Renaud Gratton, Lana Carbonneau, Audrey-Michèle Simard, Claude Vallières, Michel Faubert, Luzio Altobelli, Blanche Baillargeon, Sylvain Clavette, Marie Bernard

Production : La maison fauve | Gérance : Brigitte Matte, Catherine Simard, Joanie Léveillé | Photographie : Michel Rivard | Graphisme : Gauthier Designers

L’ALBUM APRÈS ON VA OÙ ? 
EST DISPONIBLE DÈS MAINTENANT EN FORMAT CD, VINYLE ET SUR LES PLATEFORMES D’ÉCOUTE ET DE TÉLÉCHARGEMENT 

Et, bien sûr, Après on va où? sera accompagné d’un spectacle – en fait, dans ce cas-ci, l’idée du spectacle a précédé celle de l’album. C’est que Michel Rivard aime scripter et raconter autant qu’il aime jouer. Heureusement pour nous, son offre est double : la musique enregistrée sera pérenne et survivra à ses questionnements, mais ce qu’il présentera sur scène sera éphémère, à l’image de notre passage sur Terre. Pour profiter de cette réflexion poétique et musicale sur l’âge et le temps, consultez les dates sur le site web de Michel Rivard. 

EN SPECTACLE

DU 28 AVRIL AU 8 MAI 2026 | CENTRE DU THÉÂTRE D’AUJOURD’HUI | MONTRÉAL

DU 20 AU 23 MAI 2026 | Grand Théâtre de Québec | QUÉBEC

3 JUIN 2026 | Salle Odyssée | GATINEAU

6 JUIN 2026 | Salle Desjardins | TERREBONNE

2 OCTOBRE 2026 | Théâtre Le Patriote | SAINTE-ANNE-DES-MONTS

3 OCTOBRE 2025 | Théâtre Lionel-Groulx | SAINTE-THÉRÈSE

8 OCTOBRE 2026 | Salle Desjardins | SAINT-HYACINTHE

10 OCTOBRE 2026 | Salle Philippe-Filion | 2026 SHAWINIGAN

24 OCTOBRE 2026 | Salle André-Mathieu | LAVAL

28 OCTOBRE 2026 | Théâtre Manuvie | BROSSARD

6 NOVEMBRE 2026 | Théâtre de la Ville | LONGUEUIL

7 NOVEMBRE 2026 | Maison des arts Desjardins | DRUMMONDVILLE

13 NOVEMBRE 2026 | Centre culturel Desjardins | JOLIETTE

14 NOVEMBRE 2026| Salle Pauline-Julien | SAINTE-GENEVIÈVE

20 NOVEMBRE 2025 | Théâtre C | CHICOUTIMI

27 NOVEMBRE 2026 | Théâtre des Deux Rives | SAINT-JEAN-SUR-RICHELIEU

23 JANVIER 2027 | Théâtre Hector-Charland | L’ASSOMPTION

5 MARS 2027 | Le Carré 150 | VICTORIAVILLE

6 MARS 2027 | Théâtre Gilles-Vigneault | SAINT-JÉRÔME

19 MARS 2027 | Salle Albert-Dumouchel | VALLEYFIELD

3 AVRIL 2027 | Le Zénith Promutuel Assurance | SAINT-EUSTACHE

10 AVRIL 2027 | Salle Maurice-O’Bready | SHERBROOKE

23 AVRIL 2027 | Salle Alphonse-Desjardins | RIVIÈRE-DU-LOUP

24 AVRIL 2027 | Salle Desjardins-Telus | RIMOUSKI