Parti Laval dénonce fermement l’adoption du règlement L-13196, mardi soir, qui pave désormais la voie à l’utilisation des fonds publics pour financer des messages à caractère partisan. Selon Claude Larochelle, chef par intérim de Parti Laval, le maire s’offre un avantage « indécent » en pleine année électorale. « Alors que la population demandait un meilleur contrôle des dépenses, M. Boyer profite de la modification règlementaire exigée par la commission municipale pour faire sa promotion avec l’argent des contribuables et c’est inacceptable », de dénoncer M. Larochelle, qui entend interpeller Québec sur ce dossier.
Déposé initialement lors du conseil municipal du 1er avril dernier, le règlement L-13196 concernant le remboursement des dépenses de recherche et de soutien des conseillers de la Ville de Laval faisait suite aux scandales ayant éclaboussé la troisième ville du Québec et devait venir encadrer les abus et les dépenses partisanes des fonds publics. En effet, plusieurs élus des partis du maire Boyer et du candidat à la mairie Frédéric Mayer, avaient été pointés du doigt, au courant des derniers mois, pour des dépenses questionnables effectuées à même les fonds publics.
La nouvelle mouture de ce règlement a finalement été adoptée à 18 voix contre deux, alors seuls les élus de Parti Laval, M. Larochelle et Mme Louise Lortie, conseillère de Marc-Aurèle-Fortin, se sont fermement opposés à ce qu’ils jugent être une « dérive ». Lors du conseil, Mme Lortie a d’ailleurs donné comme exemple une publicité du maire payée par ce fonds la veille du conseil sur laquelle on pouvait lire plusieurs messages qu’elle juge partisans. « Je n’en reviens pas que lorsque je demande au maire s’il juge une telle publicité – qui vante les décisions du maire, utilise plusieurs termes pour avantager son parti – acceptable selon son nouveau règlement, il n’hésite pas une seconde et dit oui. Ça n’a aucun sens, on régresse » souligne-t-elle.
« Je ne comprends pas ce que veut le maire Boyer. Il faut prendre les meilleures décisions pour la population et l’utilisation des fonds publics et c’est pour ça qu’on s’était entendu pour que ce budget ne serve pas à passer des messages partisans. Finalement, à quelques minutes du Conseil, le maire a fait volte-face pour revenir sur sa décision et permettre de faire de la publicité partisane sans balise, sans limites! On vient de retourner en arrière », conclut M. Larochelle qui entend communiquer avec la Commission municipale du Québec (CMQ) et la ministre des Affaires municipales afin de faire la lumière sur toute cette situation.