Près de 7 M$ pour l’ajout d’infrastructures innovantes à l’Université Laval

Courtoisie Université Laval

Dix-neuf équipes de recherche de l’Université Laval reçoivent un financement de 6,96 millions de dollars pour se doter d’équipements et d’installations de recherche de pointe pour poursuivre leurs projets innovants et ambitieux.  

Une contribution de 3,48 millions de dollars est octroyée par la Fondation canadienne pour l’innovation, par l’entremise du Fonds des leaders John-R.-Evans, à laquelle s’additionne un financement provincial égal en provenance du Programme de soutien aux organismes de recherche et d’innovation, volet 3 : cofinancement du gouvernement du Québec aux programmes de la Fondation canadienne pour l’innovation. Des contributions financières de nombreux partenaires s’ajoutent à ces montants. 

« Ce financement pour de nouvelles infrastructures et de nouveaux équipements permettra de soutenir les membres du corps professoral et la relève scientifique dans leurs activités de recherche. Il renforcera la position de l’Université Laval comme leader dans des domaines porteurs pour la société, au Québec et ailleurs dans le monde », souligne Eugénie Brouillet, vice-rectrice à la recherche, à la création et à l’innovation de l’Université Laval. 

Dix-neuf projets d’infrastructures 

Le professeur Jacques Renaud, de la Faculté des sciences de l’administration, reçoit un montant de 947 436 $ pour développer un laboratoire vivant de recherche en mobilité urbaine, intelligente et durable. À l’aide d’équipements de haute performance en calcul et en stockage, son équipe développera des approches d’optimisation de la mobilité durable et des indicateurs permettant de mesurer les gains de ces stratégies. Ces approches amélioreront la fluidité du transport de personnes et de marchandises, tout en réduisant l’empreinte environnementale. « Cette subvention donnera les moyens à notre équipe de recherche d’atteindre un niveau de détails plus élevé dans la modélisation de la mobilité urbaine. La puissance de calculs nous permettra d’optimiser, de simuler et de visualiser la mobilité des personnes et des marchandises, et d’amoindrir ses répercussions sur l’environnement », souligne Jacques Renaud. 

Un financement de 872 888 $ est octroyé à Christian Landry et à Rong Shi, professeurs à la Faculté des sciences et de génie, pour le projet PEBAR (Platform for Evolutionary Biochemistry of Antimicrobial Resistance). Ces fonds permettront la mise sur pied d’une plateforme d’équipements de pointe en biochimie à l’Institut de biologie intégrative et des systèmes (IBIS) pour étudier les mécanismes moléculaires de la résistance aux antimicrobiens et l’évolution de cette résistance, et éventuellement développer de nouvelles molécules contre les microbes. « La résistance aux antibiotiques et aux antifongiques est l’une des plus grandes préoccupations en santé humaine au niveau mondial. Avec cette plateforme, le professeur Shi, nos collègues de l’IBIS et moi serons en mesure de déployer les efforts requis pour comprendre comment cette résistance évolue au niveau moléculaire », soutient Christian Landry. 

Louis Bernatchez et Nicolas Derome, professeurs à la Faculté des sciences et de génie, obtiennent 800 000 $ pour déployer une infrastructure pour le suivi génomique de la biodiversité des écosystèmes d’eau douce, qui servira à optimiser les efforts de conservation. Avec le développement et l’application d’approches génomiques innovantes et durables, les méthodes de suivi de la biodiversité des écosystèmes aquatiques tempérés et tropicaux seront améliorées. De nombreux partenaires canadiens et étrangers profiteront des travaux rendus possibles grâce à cette infrastructure. « L’acquisition de cette nouvelle infrastructure nous permettra non seulement de nous maintenir à la fine pointe du développement et de l’application des meilleures approches en génomique pour mieux documenter et protéger la biodiversité peuplant nos écosystèmes aquatiques, mais aussi de former la relève en biologie de la conservation », indique Louis Bernatchez. 

Les professeurs Robert FaguyCarole Nadeau et Jean-François Gauvin, de la Faculté des lettres et des sciences humaines, reçoivent un montant de 650 000 $ pour acquérir de nouveaux équipements permettant de soutenir les projets et de développer de nouvelles voies en recherche et en création dans les domaines de l’immersion et des dispositifs interactifs en arts du spectacle et en muséologie. Ce financement permettra également d’ouvrir de nouvelles perspectives de recherche grâce aux technologies naissantes en réalité augmentée et en réalité mixte. « Le projet d’acquisition permettra une relance des activités de recherche-création associées au Laboratoire des nouvelles technologies de l’image, du son et de la scène et au Laboratoire de muséologie et d’ingénierie de la culture. L’équipe a très hâte de mettre en œuvre ces dispositifs innovants », rapporte Robert Faguy. 

L’équipe d’Olivier Barbier et de Nicolas Bertrand, professeurs à la Faculté de pharmacie, reçoit 405 342 $ pour l’acquisition d’instruments de pointe en formulation pharmaceutique, en transcriptomique et en métabolomique. Comme peu d’options thérapeutiques existent pour traiter les cholangites hépatobiliaires auto-immunes, l’équipe développera des nanotechnologies pour livrer de nouveaux médicaments spécifiques au foie et au microbiome intestinal, et ainsi améliorer la santé et la qualité de vie des patientes et des patients. « Ces instruments permettront de combler une lacune dans la formation technologique en métabolomique des étudiantes et étudiants des cycles supérieurs à l’Université Laval. Cette subvention aura des retombées tant en recherche qu’en enseignement », soulignent les chercheurs. 

Un financement de 320 000 $, remis aux professeurs Stéphane Bolduc et François Berthod de la Faculté de médecine, permettra de créer un environnement stérile pour des animaux immunosupprimés, ce qui soutiendra la recherche en médecine régénératrice. L’équipe travaille sur la greffe avec des tissus reconstruits en utilisant les cellules du patient ou de la patiente. Elle a besoin d’une infrastructure spécialisée, répondant aux normes de stérilité et de sécurité, pour tester l’efficacité des greffes à long terme chez des animaux immunosupprimés. « La possibilité d’avoir accès à cette infrastructure nous donnera un atout considérable au niveau international, puisque nous serons parmi les seuls à disposer de cette capacité unique à tester des tissus humains greffés à long terme chez un animal tel le lapin », indique Stéphane Bolduc. 

L’équipe de Lota Dabio Tamini, professeur à la Faculté des sciences de l’agriculture et de l’alimentation, reçoit 302 900 $ pour un laboratoire d’intelligence sur la durabilité des chaînes d’approvisionnement bioalimentaire. Le montant servira à acquérir, à structurer et à stocker des données massives de diverses sources. L’équipe pourra analyser les performances économiques, environnementales et sociales des chaînes d’approvisionnement bioalimentaire. Les résultats alimenteront les réflexions des acteurs du milieu pour assurer une transition vers des modèles de production plus durables. « Cette subvention permettra d’intégrer des données massives, de la production à la consommation, et d’utiliser des méthodes modernes d’analyse, ce qui contribuera à positionner l’équipe comme chef de file au Canada dans le domaine », soutient Lota Dabio Tamini. 

Les professeures Janani Sivarajah et Ilga Porth, et le professeur Louis Bernier, de la Faculté de foresterie, de géographie et de géomatique, reçoivent un financement de 291 388 $ pour la création du Laboratoire d’adaptation et de résilience au climat des forêts urbaines. Premier du genre dans un climat nordique comme celui de Québec, ce laboratoire facilitera les collaborations à l’échelle locale et nationale. Les équipements de pointe permettront de créer des systèmes socioécologiques urbains adaptatifs, résilients et fonctionnels, et de développer des outils de gestion des arbres et des sols urbains. « Il s’agit d’une occasion unique de faire progresser les connaissances en matière de foresterie urbaine, à un moment où la recherche et les ressources sont nécessaires pour lutter contre les conséquences des changements climatiques », souligne Janani Sivarajah. 

Vincent Breton-Provencher, professeur à la Faculté de médecine, obtient un financement de 288 186 $ pour étudier la noradrénaline, un neurotransmetteur qui est impliqué dans les troubles du système nerveux tels que le trouble déficitaire de l’attention, la maladie d’Alzheimer et les troubles anxieux. Son équipe utilisera l’optogénétique, les enregistrements neuronaux à grande échelle et le comportement animal pour comprendre le fonctionnement et les effets du neurotransmetteur et aider au développement de traitements pour ces troubles. « Cette subvention est essentielle pour notre laboratoire, car elle nous aidera à acquérir des équipements de pointe qui permettront d’élucider la complexité des dynamiques neuronales liées à la noradrénaline et au comportement animal », indique Vincent Breton-Provencher. 

L’équipe de Jason Bouffard, professeur à la Faculté de médecine, se voit octroyer 271 770 $ pour comprendre quand, comment et pourquoi la fatigue interagit avec l’apprentissage de nouveaux mouvements. Ce financement permettra de bâtir une infrastructure de pointe pour analyser le mouvement humain. Grâce à de l’équipement destiné aux milieux écologiques, l’équipe pourra approfondir des enjeux réels tels que la réadaptation et le sport. Une infrastructure informatique et un logiciel spécialisé permettront d’opérer ces systèmes de façon intuitive. « Cette subvention nous fournira les outils nécessaires pour comprendre la relation entre la fatigue et l’apprentissage moteur, et utiliser ces connaissances en réadaptation. La disponibilité de l’infrastructure facilitera l’établissement de collaborations avec les différents acteurs de la société ainsi qu’avec des chercheuses et chercheurs partout sur la planète », soutient Jason Bouffard.  

Jean-Philippe Drouin-Chartier, professeur à la Faculté de pharmacie, reçoit 250 796 $ pour des infrastructures de recherche en alimentation et en nutrition en lien avec le risque de diabète et de maladies cardiovasculaires. Ces infrastructures permettront de générer des preuves de haute qualité sur les bénéfices à long terme d’une bonne alimentation en mesurant des marqueurs objectifs dans le sang, plutôt qu’en utilisant des questionnaires qui font appel à la mémoire et qui peuvent être critiqués. « Cette subvention sera grandement structurante, non seulement pour mes recherches, mais aussi pour la plateforme de métabolomique de l’Institut sur la nutrition et les aliments fonctionnels et du Centre NUTRISS », indique Jean-Philippe Drouin-Chartier. 

L’équipe de Christian Éthier, professeur à la Faculté de médecine, obtient 239 988 $ pour mettre en place une plateforme combinée d’électrophysiologie et de neurophotonique in vivo. Les nouveaux appareils permettront d’enregistrer l’activité de populations de neurones lors de comportements précis de rongeur pour mieux comprendre leur fonctionnement. L’équipe pourra aussi détecter précisément les niveaux de dopamine à différents endroits du cerveau, pour élucider le mystère entourant l’influence de la dopamine sur l’apprentissage moteur et la récupération motrice après un accident vasculaire cérébral. « Cette subvention nous permettra de faire des avancées majeures dans notre compréhension des mécanismes régulant la plasticité dans les circuits de notre cerveau, en plus de former une nouvelle génération de jeunes scientifiques aux technologies de pointe en neurosciences », souligne Christian Éthier. 

Yves De Koninck, professeur à la Faculté de médecine, reçoit 238 260 $ pour acquérir des appareils hautement spécialisés. Ses travaux visent à développer de nouvelles technologies pour comprendre les mécanismes de la douleur chronique et mieux la contrer. L’un des appareils à la fine pointe des technologies d’ultrasons focalisés permettra à son équipe de cibler de manière très locale dans le cerveau et dans la moelle épinière des interventions de transfert de gènes, pour la thérapie génique. « Ces appareils ouvrent la porte à des approches d’analgésie révolutionnaires, notamment par l’optogénétique qui promet de rendre les méthodes de neuromodulation classiques plus spécifiques et efficaces pour bloquer les signaux douloureux », indique Yves De Koninck. 

Un montant de 238 020 $ est remis à Lisa Topolnik, professeure à la Faculté des sciences et de génie, pour un projet en imagerie et interrogation des circuits cérébraux chez les animaux, en lien avec le comportement.  Ce financement permettra d’établir une installation de recherche de pointe. Cet environnement contribuera à l’élaboration de stratégies novatrices pour comprendre l’organisation fonctionnelle du cerveau, comme la mémoire et la pensée, et ses dysfonctionnements dans des maladies physiques et mentales comme l’alzheimer. « Cette installation va nous permettre d’attirer de nouveaux talents du domaine biomédical, de former du personnel hautement qualifié, et de façonner le visage de la recherche québécoise en neurosciences qui devra présenter une compétitivité mondiale dans ce domaine », rapporte Lisa Topolnik. 

L’équipe de Pascale Roy-Léveillée, professeure à la Faculté de foresterie, de géographie et de géomatique, se voit octroyer 186 614 $ pour étudier les dynamiques géomorphologiques des plaines pergélisolées en dégradation et les rétroactions environnementales. La moitié du Canada comporte des zones pergélisolées et leur dégel présente des risques pour les infrastructures nordiques et accélère les changements environnementaux dans les territoires où les communautés chassent et pêchent. Les fonds serviront à l’achat d’un système aéroporté d’acquisition d’images géoréférencées combiné à un module amélioré d’imagerie souterraine pour l’étude des substrats pergélisolés. « Le financement permettra de développer une approche polyvalente et moderne pour cartographier la vulnérabilité au dégel du pergélisol dans les milieux construits et naturels, entre autres pour faciliter la gestion d’une infrastructure vitale pour les collectivités et l’industrie du Nord », souligne Pascale Roy-Léveillée. 

La professeure Émilie Saulnier-Talbot et le professeur Dermot Antoniades, de la Faculté de foresterie, de géographie et de géomatique, reçoivent 174 426 $ pour le déploiement d’une infrastructure de chromatographie liquide de haute performance. L’appareil permettra d’analyser les pigments algaux et bactériens dans l’eau et ses sédiments pour déterminer la présence et l’abondance de différents groupes, comme les cyanobactéries. Une meilleure compréhension de la dynamique temporelle et spatiale guidera les gestionnaires dans la conservation des ressources aquatiques. « Grâce à cette subvention, nos équipes seront en mesure de mieux comprendre la nature et l’ampleur des changements s’opérant dans les écosystèmes aquatiques canadiens dans le contexte des bouleversements climatiques actuels », indique Émilie Saulnier-Talbot. 

Un montant de 161 524$ est remis à Patrice Brassard, professeur à la Faculté de médecine, pour étudier l’autorégulation cérébrale dynamique, soit la capacité des vaisseaux cérébraux à réagir aux variations rapides de la pression artérielle. Avec ce financement, son équipe se munit d’un séquenceur de gaz pour maintenir le dioxyde de carbone constant, puisqu’il est un dilatateur des vaisseaux du cerveau. L’ajout d’un moniteur non invasif de la pression artérielle permettra de quantifier l’autorégulation cérébrale dynamique. « La subvention permettra d’affiner les outils analytiques actuels, en plus de positionner l’Université Laval comme un établissement de premier plan tant pour la recherche en physiologie vasculaire cérébrale chez l’humain que pour la formation de personnel hautement qualifié », souligne Patrice Brassard. 

La professeure Marie-Annick Clavel, de la Faculté de médecine, reçoit 160 000 $ pour de l’équipement d’analyse de cultures cellulaires en lien avec la sténose aortique, la plus fréquente maladie des valves cardiaques. Les valves aortiques sténosées de femmes ont moins de calcium que celles des hommes, ce qui montrerait que la pathophysiologie de la maladie est différente. Ce projet permettra d’identifier des cibles spécifiques au sexe du patient pour ralentir la progression de la maladie. « Actuellement, il n’existe aucun médicament pour traiter la sténose aortique. Le remplacement de la valve par une prothèse est le seul traitement. Cette subvention nous permettra de trouver de nouvelles voies thérapeutiques », explique Marie-Annick Clavel. 

Frédéric Raymond, professeur à la Faculté des sciences de l’agriculture et de l’alimentation, obtient 158 784 $ pour l’acquisition d’un simulateur de l’écosystème microbien intestinal humain (SHIME). Ce simulateur permettra d’approfondir les connaissances sur la relation entre la nutrition, le microbiote et les métabolites résultant de leur interaction, en considérant de nouveaux facteurs, comme l’absorption intestinale et le niveau d’oxygène dans les différents segments de l’intestin. Cette recherche conduira à des développements techniques importants dans le domaine. « L’amélioration de notre capacité de simulation du microbiome intestinal permettra l’utilisation de l’intelligence artificielle pour prédire la réponse du microbiome à des interventions nutritionnelles », souligne Frédéric Raymond.